Paris est une ville surprenante. Lucie a rêvée de voyager, de partir s’installer à l’étranger plusieurs fois, San Francisco, Los Angeles, Londres, Rome ou Berlin. Elle y a fait quelques petits séjours pour des vacances, mais toujours ses pensées la ramènent à Paris.
Il y a chez le Parisien ou la Parisienne un esprit particulier, ambivalent, un mélange de mauvaise foi et de bonne humeur. La gouaille de la banlieue et la culture de la
rive gauche. Mais à bien y réfléchir, c’est peut-être à San Francisco qu’elle s’est sentie le plus à l’aise.
Lucie se rappelle de son petit voyage, il y a de cela quelques années. Un stage dans une filiale de son groupe, un séjour de quelques mois au cœur du financial district, un bureau dans le quartier financier de Yerba Buena et un petit appartement sur le Castro, au pied des Twin Peaks, tout à coté de Dolores park. Elle repense souvent au temps qu’elle y a passé, un monde entre deux rives, à naviguer entre les soirées folles et le tailleur de rigueur dans les bureaux climatisés de la transamerica pyramid.
Il y a comme une certaine frénésie sexuelle dans cette ville aux multiples visages. Comme un léger parfum d’interdit qui flotte dans l’air du large dans le quartier de Mission ou les résidences de Noe Valley. Forcément, tout le monde a lu ou vu une foule d’articles ou de documentaires sur les soirées LGBT de la ville, l’esprit d’ouverture au sens large du terme.
Lucie n’y a pas échappé.
C’est en voulant y goutter qu’elle s’est inscrite sur le site de petites annonces de Craigslist. « Française cherche homme ou femme, pour sortie et plus, photo souhaitée ».
Une simple annonce directe, comme à son habitude. Elle n’avait aucune idée précise de ce qu’elle recherchait, mais elle se disait qu’elle aurait peut-être de la chance, qu’elle ferait une rencontre qui la changerait un peu de la population nocturne parisienne classique.
C’est une certaine Wendy qui lui répondit la première. Elle se décrivait comme bisexuelle tendance « fem », jolie, et curieuse. Lucie la rencontra donc un matin dans un dinner de North Beach. Wendy venait de finir quelques courses dans un safeway, tandis que Lucie se levait à peine.
Ça n’était pas vraiment dans les habitudes de Lucie de faire des rencontres le samedi matin, mais la perspective d’un petit déjeuner chez Joanie’s avec une jolie inconnue la
faisait saliver.
Wendy habitait un petit appartement non loin du city light bookstore. Pas très grande, mince, un look à la croisée des chemins entre la période rock’n’roll 50’s et la période punk hardcore, elle arborait une magnifique chevelure rose à frange et un grand tatouage « peau de léopard » qui lui prenait toute l’épaule gauche. Wendy était effectivement très curieuse, l’annonce de Lucie lui avait tappé dans l’œil. Elle voulait rencontrer la française, se rendre compte par elle-même si celle dont tous les magazines de mode faisaient l’éloge était à la hauteur de sa réputation.
Wendy était arrivé un peu en retard, très peu, Lucie en avait profité pour se remplir de l’atmosphère du lieu, se disant que peut-être le dinner avait connu les élucubrations de Kerouac, Ginsberg ou Burroughs. "Contre la ruine du monde, il n'y a qu'une défense: l'Art et la Création"
Lucie avait la sensation d’appartenir pour moitié à cette société qui ruinait le monde de manière inexorable, par son coté assumé de fourmi travailleuse, tandis qu’une autre partie d’elle-même s’y opposait de manière systématique, la belle et la bête.
Lucie reconnu tout de suite Wendy à sa coupe de cheveux identique à la photo de Craigslist. Elle se leva pour l’accueillir et l’inviter à s’installer près d’elle. Wendy était vêtue d’une robe très pin-up « Polka Dot », un fourreau super près du corps, rose à poids blancs par-dessus une paire de résille chaussées de talons hauts. Une vrai icône 50’s… avec des cheveux roses. Elle semblait comme une friandise, comme une sucette géante qui n’attendait qu’à être déballée. Elles discutèrent un long moment de Paris, de San Francisco, du concept de la « fem » en opposition à la « Butch », que Wendy appréciait plutôt la « fem », c'est-à-dire la lesbienne « femme » avec ses robes, ses maquillages, ses cotés filles hétéros, poule pour mecs plutôt que la « butch », la garçon manquée fan de motos, de baston et de bière aux cheveux courts et aux idées basses. Lucie lui répondait qu’elle était plutôt bisexuelle, qu’elle aimait tout autant une bonne queue, qu’une belle paire de seins dans son lit et qu’elle aussi savait apprécier une jolie fille.
En fin de matinée, après avoir bu une bonne quantité de cafés, Wendy invita Lucie à l’accompagner dans son appartement, pas très loin.
Dehors le soleil chauffait le boulevard et éblouit les deux filles, trop longtemps restées dans l’ombre du Joanie’s.
Les rues semblaient quasiment vides, comme une petite ville de province. Comme les trottoirs du boulevard saint Martin près de Jaurès, le matin. Wendy lui prit la main, Lucie laissa faire. Il était clair que Wendy avait prit possession de la française. Lucie savait très bien ce qu’elles allaient faire dans les vingt prochaines minutes.
L’appartement de Wendy se situait au dessus d’un salon de massage Thaï. « Rien à voir avec un quelconque salon de prostitution déguisé » lui dit-elle. Juste de vrais massages plutôt agréables, d’ailleurs.
Wendy vivait dans un deux pièces qu’elle louait horriblement cher. L’appartement n’était vraiment pas grand, mais il se situait dans un immeuble propre, bien entretenu et ravalé de neuf. La rue était très touristique, ceci expliquant cela. Elle posa son sac près de la table de sa minuscule cuisine et invita Lucie à se mettre à l’aise. En un instant, Wendy se colla contre la bouche de Lucie et s’affaira à remonter sa robe légère, tandis que Lucie tentait désespérément de lui défaire la fermeture éclaire de la robe, dans le dos.
Wendy poussa un « Hmm ! » de plaisir lorsqu’elle s’aperçut que Lucie ne portait pas de culotte et lui demanda de s’asseoir sur le bord de la table tandis qu’elle s’agenouillait entre ses cuisses.
Lucie senti immédiatement le souffle court et chaud de Wendy sur son sexe humide et renversa la tête en arrière.
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