Présentation

Bon, j'ai enfin commencé à parler de moi, et de ma vie. Il y a des passages romancés, des inexactitudes, mais c'est voulu, je ne veux pas qu'on me reconnaisse, qu'on sache qui je suis.  Je ne veux pas qu'on en parle sur mon lieu de travail, même si bien peu de mes collègues se font encore des idées sur ma sexualité.
Donc, les lieux, les prénoms sont différents, camouflés, transformés.
Certains disent de moi que je suis une vrai salope, d'autres que je suis une fille extra. Franchement, ça ne m'importe pas beaucoup, je revendique juste ma condition de libertine, ma liberté complète, sexuelle et sociale. Je vis à contre courant, je ne suis pas dans la norme, mais cette manière de vivre m'a enseignée la tolérance.
Laissez moi vos impressions, vos remarques, vos fantasmes. Si vous écrivez aussi, laissez moi le lien vers votre blog, je le parcourerai avec plaisir.

Enjoy - Lucie


PS : J'oubliai ! les vignettes sont clickables...

Samedi 9 mai 6 09 /05 /Mai 09:23

C’est con une cabine de sex shop. Ce n’est pas très grand, c’est inconfortable, mais au moins, dans celle là, il n’y avait pas de traces de sperme. C’était au moins le point le plus important de ce magasin pour filles.

 

 


Lucie était troublée à l’idée que son amie allait l’aider à essayer le god fluo. Cela faisait quelques années qu’Olivia et elle n’avait pas partagé un moment intime de cette manière.


Oubliée sa perte de libido. Elle en était tellement excitée qu’elle en avait mal au crâne, presque fiévreuse et tremblante. Elle sentait une boule dans le bas ventre, un feu intérieur qui couvait.

-                 Vient vite, dépêche-toi !

-                 Oui, allez, riait Olivia.

Olivia tenait l’objet comme on tenait une matraque et poussa Lucie dans la cabine d’une belle pression dans le dos.

Lucie tomba à quatre pattes, surprise, tandis qu’Olivia retroussait sa robe sur son dos.

-                 Toujours pas de culottes à ce que je vois !

-                 Il n’en est pas question, toujours pas ! Vas-y je suis toute trempée !

Olivia rentra le bunny d’un coup et mit le vibro en marche à vitesse lente.

Le Lapin contre le clitoris, le god en marche dans son tunnel chaud Lucie sentait les billes rouler et la masser dans une longue vibration, surprise par les effets de ce god-là. Olivia se pencha en avant et lui baisa les fesses, Lucie initia un lent mouvement d’avant en arrière et ferma les yeux.

Olivia lui léchait à présent le cul tendis qu’elle sentait son clito doubler de volume. L’excitation montait, la chaleur également.

-                 Putain, il fait chaud !

-                 C’est bon, n’est-ce pas ?

-                 Vas-y, accélère un peu !

Olivia tourna la molette, le plaisir décupla. Lucie gémit en se passant la langue sur les lèvres.

-                 Putain, tu mouilles ma salope !!! S’exclama Olivia.

-                 Bouffe-moi la chatte !

Lucie se mit sur le dos et saisit la tête d’Olivia qui retira l’objet de son sexe bouillant avant de plonger ses lèvres sur l’entrée bouillante.

La cabine n’était pas assez grande, la porte s’ouvrit laissant les filles admirer les fesses tendue d’Olivia qui se caressait d’une main.

Lucie était sur une autre planète, très loin. Ce qui se passait autour d’elle n’avait absolument aucune importance.

Les filles du cercle d’essais se  levèrent et firent cercle autour d’elles et regardaient sans gène. Deux jolies jeunes blondes allemandes s’embrassaient à pleine bouche.

Instant magique, c’est quand Olivia lui glissa un doigt dans le cul que Lucie fut saisie d’un tremblement terrible, un orgasme renversant, comme une vague immense qui la submergeait.

Olivia se releva les babines dégoulinantes de salive et de sève, les yeux comme ceux de junkies, Lucie s’épongeait le front trempé de sueur, les filles applaudirent.

 

Quand Olivia et Lucie sortirent du magasin, elles avaient dans leurs sacs, chacune un exemplaire du bunny fluo offert par la gérante de la boutique ravie du spectacle et de l’explosion de commandes pour cet exemplaire particulier.

 

-                 La patronne de la boutique m’a demandée si on ne voudrait pas assurer un show à deux quelques heures par semaines ! tu te rends compte ?

-                 C’est cool ! ça me plairait bien, mais il n’y a rien de commun à Paris !

-                 Tu imagines si tu y croisais des collègues de boulot ?

-                 Ne m’en parle pas !

Par Lucie - Publié dans : Lucie - Communauté : Histoire érotique
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Mercredi 6 mai 3 06 /05 /Mai 14:16

un nouveau Blog a été rajouté, il s'agit du blog d'Audrey : "confessions d'un garcon eduqué par une mère gynarchiste. Je raconte ma vie d'éducation de fille de mon enfance à maintenant, mes premières expériences sexuelles, féminisation, perversité, masochisme... "
Audrey a une écriture fluide, et un vrai désir de se raconter, je vous conseil sa lecture.

Lafifty continue sa transformation et retourne en salle de sport !

La jolie Katelle vous demande de raconter la dernière fois où vous avez chopé une grosse honte ; au passage je la trouve vraiment très jolie !!!

et les autres, réveillez vous un peu !!!


ha! au fait, j'envisage de laisser la parole aux belles plumes de la communauté, peut être, pourquoi pas demanderais-je à quelques-uns de suggerer de nouvelles aventures pour votre héroïne....

bises,

Lucie (in the skye, but without any fucking diamonds in her pocket....)

Par Lucie - Publié dans : écriture libertine - Communauté : écriture libertine
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Mercredi 6 mai 3 06 /05 /Mai 14:06

Berlin est une ville fantastique la nuit. On ne peut pas dire que ce soit une « belle ville », son architecture souffre encore de son coté teuton, bunker, de sa lourdeur grisâtre. Il y a dans le design urbain un coté parfois kitsch et l’air y est frais, même en été, le matin sur les premières terrasses. Mais il y a dans les recoins sombres, des lieux, des antres, comme des cavernes de plaisir et de folie.


Il y a dans la froideur des néons, de l’alcool, de la drogue et du sexe. Comme une évidente exsudation. Un phénomène naturel qui tend à faire sortir par tous les pores de la peau la crasse, la misère et le poids de la société.

Les berlinois sont des gens aimables, obéissants et travailleurs le jour. Ils peuvent se transformer totalement la nuit, se débarrasser de leurs costumes de ville pour enfiler les plus trash des costards de scène.

Ils sont maintenant les petits-fils et les petites-filles des bourreaux d’hier, ils en portent encore le sceau infamant.

Certains retombent dans l’extrême droite comme un refuge, d’autres luttent désespérément pour faire oublier un passé encore présent, et au milieu il y a la vie nocturne parce qu’ici plus qu’ailleurs les chats sont gris, et qu’enfin, ils peuvent donner libre cours à leurs fantasmes les plus dingues, s’enivrer d’un maximum de plaisirs.

 

Olivia, le lendemain de leur arrivée, présenta à Lucie une vieille connaissance. Il s’appelle Gérard, il est Berlinois, il a presque quarante ans, les cheveux déjà gris, mais dans le regard une force incroyable, une puissance que perçoit Lucie.

-                 Lucie, voici Gérard, un vieil ami !

-                 Enchantée !

-                 Moi de même ! Olivia m’a beaucoup parlé de vous par le passé.

-                 Ha bon ?

Olivia lui avait tout raconté, c’était évident.  Ça se voyait sur son visage. Tout en lui disait « je te baiserais ».

-                 Vous parlez vachement bien Français en tout cas.

-                 Je le suis à moitié, à vrai dire !

-                 Et vous faites quoi dans la vie ?

-                 Je m’occupe d’une boite de nuit  et je suis également le gérant d’un bordel, le « blue lights » pas très loin d’ici.

-                 Décidément on ne vérifie jamais assez l’expression  « qui se ressemble s’assemble », vous comptez nous embaucher ?

-                 Je suis civilisé, Olivia le sait, je ne mélange jamais le travail et la vie privée.

-                 On dit ça…

-                 Gérard nous invite à passer le week-end dans sa propriété de Stolberg, près de Gottingen, à cent cinquante kilomètres d’ici.

-                 C’est un plan cul ?

-                 Lucie !!!

-                 Quoi ?

-                 Gérard est un ami ! et super gentil en plus !

Lucie s’aperçut qu’entre Gérard et Olivia il n’y avait pas qu’une simple amitié désintéressée. Olivia lui caressait le dos tandis que le type lui avait carrément posé une main sur les fesses.

-                 Je vois, ok, c’est bon pour le week-end !

-                 Hé bien les filles, je dois m’en aller, j’ai du boulot, je passerais vous chercher demain, ok ?

Olivia l’embrassa en lui caressant le sexe au passage, le geste n’échappa pas à Lucie qui se contenta de lui faire un signe de la main.

-                 Putain ! tu le connais depuis longtemps ?

-                 Quelques années, oui.

-                 Vous êtes amants ? c’est pour ça que tu m’as entraînée ici ?

-                 Non, on n’est pas amants, Gérard est juste un ami, un bon coup aussi, et un « fuck friend » quand j’en ai besoin.

-                 un « fuck friend »  à Berlin ? ce n’est pas un peu loin ?

-                 C’est Régis qui me l’a présenté. Ce con avait comme ambition de devenir proxo en Allemagne à une certaine époque, il se voyait entouré de putes obéissantes, il ne voyait que le cul, sans parler un mot d’allemand. Gérard, qui est un parent éloigné du coté de sa mère, lui a déconseillé de ce lancer dans ce business ici, verrouillé par les mafias turques et russes, et blablabla, bref, ça ne s’est pas concrétisé, mais on venait régulièrement par ce que Régis avait la carte « open bar » permanente.  Ce con aimait se faire sucer sous la table en buvant du champ’ tandis que Gérard savait discuter d’une foule de choses qui n’avaient aucuns rapports avec son job. Avec lui je parlais d’art contemporain, d’architecture, enfin, de culture en général.  C’est quelqu’un que j’apprécie.

-                 Ce n’est pas juste une sorte de proxo alors ?

-                 Non, ce serait trop réducteur. Pour lui le sexe fait partie de la vie et de la culture, comme une forme d’art, une composante essentielle de la vie et de la société.

-                 Un libertin en somme !

-                 Oui, c’est le cas.

-                 Bon, et bien on fait quoi maintenant ?

-                 Maintenant on va aller faire un tour dans un sex shop pour faire quelques courses et puis on va aller se rincer l’œil dans un cabaret néo burlesque, c’est un truc que j’adore dans cette ville ! Le cul comme un art !

-                 Super  programme !

Trouver un sex shop à Berlin est chose aisée.  Non pas qu’il y en ai à tous les coins de rues, mais c’est tout comme, il suffit de connaître les bonnes adresses, comme Olivia…

Le « red Parrot » est une grande surface du sexe à deux rues de Potsdamer Platz.  Une grande vitrine sur deux étages dans une rue passante où alternent restaurants, boites de nuit, bordels et sex shops. On y vient en famille, en touriste aussi, comme sur l’avenue de Clichy à Paris. Olivia connaît les lieux.

Le « Red Parrot » est une grande boutique spécialisée pour les filles, tenue par des filles, où l’on peut mater des films pour filles, essayer tranquillement des gadgets pour filles, et même assister à des shows pour filles dans un minuscule théâtre où pour vingt euros on peut regarder un mec se branler, ou un couple baiser sans se faire emmerder par des vieux lubriques.

Les quelques rares clients masculins sont venus accompagner leurs épouses ou leurs copines Ce n’est pas le genre d’endroit où les cabines privées sentent le vieux sperme.

-                 Un sex shop pour nanas ! dingue !!! Pourquoi on n’a pas ça chez nous ?

-                 Ce n’est pas encore dans les mœurs, je crois.

-                 Pourquoi tu ne m’as jamais fillé l’adresse ?

-                 Je ne sais pas, peut être parce que je n’étais pas réellement libre de sortir comme je le voulais avec ce con de Régis…

-                 T’as raison, Régis est un con !

-                 Tiens, regarde, il y a une réunion sex toys, là-bas, ça t’amuserais d’y participer ?

-                 Tu veux dire une réunion comme une réunion tupperware ?

-                 Tout à fait, c’est marrant, non ?

-                 Ouais, on fonce carrément !

Olivia et Lucie s’engouffrèrent donc dans le salon et prirent place dans un canapé confortable pendant qu’une hôtesse présentait un gros bunny vert fluo et les saluait en allemand.

Dans l’assistance il y avait une dizaine de filles de tout age, de toute origine sociale et de toute orientation sexuelle. Chacune tenait déjà dans la main un canard vibrant, des boules de geisha ou un god vibrant en s’amusant avec sa voisine.

Lucie ne comprenait pas un traître mot de la conversation mais ça rigolait fort. Au bout de quelques minutes une fille entra dans la pièce, toute rouge, un god à la main, et fit quelques commentaires applaudis par l’assistance. Olivia lui fit comprendre qu’ici on pouvait carrément prendre le jouet qu’on voulait et l’essayer dans une cabine. Visiblement la fille avait eue un orgasme.

-                 Ça te dirait d’essayer un truc ?

-                 Là comme ça ?

-                 Bah ouais ! lance toi, se taper un orgasme dans une cabine de sex shop, tu n’y aurais jamais pensé il y a deux jours, non ?

-                 C’est vrai. Tu m’accompagnerais ?

-                 Si tu veux ! tu n’a qu’à choisir celui qui te plait.

-                 Le bunny fluo mauve, là justement, ça a l’air pas mal !

Olivia palabra quelques secondes en allemand, les filles se mirent à rire, et l’hôtesse lui tendit l’objet avec une dosette de gel et un préservatif.

Elles se levèrent enfin et filèrent vers la cabine la plus large.

Par Lucie - Publié dans : Lucie - Communauté : écriture libertine
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Mardi 5 mai 2 05 /05 /Mai 08:07

Pour ce qui concerne l'érotisme, tout est dans la suggestion, à la diférence de la pornographie, où tout est dans la démonstration, l'approche caméra, la lumière crue et la vulgarité.
L'érotisme est un rêve, un songe, une pensée fugace, quelque chose d'intime qui se dévoile, c'est quelqu'un qui vous fait partager ses fantasmes, par la peinture, l'écriture, la sculpture ou le chant, c'est aussi une histoire, de simples mots sur lesquels le lecteur plaque les images qu'il veut.

Particulièrement chez les hommes, l'érotisme est souvent lié à la vue. Les réactions seront bien sûr différentes d'une personne à l'autre, mais il y a quelques "fondamentaux" bien ancrés dans notre imaginaire.

C'est ainsi que souvent, quelqu'un trouvera séduisant, voire érotique, une personne habillée court, ou bien encore dont le vêtement baille (comme l'écrit Roland Barthes), voire encore une personne vêtue d'un vêtement moulant. L'érotisme peut également provenir dans ce cas de la stimulation de l'imagination, l'imagination magnifie ce qui n'est pas visible, le rend potentiellement encore plus beau dans l'esprit de l'observateur ; c'est pour cette raison que beaucoup d'hommes trouvent une femme en sous-vêtement beaucoup plus érotique qu'une femme totalement nue. En effet, le ressort potentiellement infini découlant de l'imagination n'existe plus ou est sérieusement diminué.

De la même manière, l'érotisme peut être également stimulé par l'ambiguïté d'une attitude, la suggestion, le non dit, voire la promesse d'une situation future, car l'imagination est également mieux sollicitée. Cela fait partie du ressort de séduction de beaucoup de femmes, consciemment ou inconsciemment. C'est dans ce sens qu'il faut comprendre la citation de Georges Clemenceau : Le meilleur moment de l'amour, c'est quand on monte l'escalier.

 
Certains vêtements (ou accessoires) peuvent provoquer chez tout un chacun un fétichisme sexuel, c'est-à-dire une attirance sexuelle caractérisée par une forte excitation érotique à la vue de ces vêtements.

C'est bien sûr le cas de certains vêtements, mais c'est aussi le cas d'accessoires, telles que les bottes (bottes cavalières, cuissardes).

Cet érotisme naîtra parfois de la transgression opérée par la personne qui "ose" ne pas rentrer dans l'uniformité ambiante en se faisant remarquer par sa tenue vestimentaire, par son "look".

Selon Georges Bataille, il n'y a érotisme que pour un individu fini, centré sur lui-même, et qui se sent pourtant poussé à se fondre, au risque de s'y perdre, en une communauté avec autrui, communauté charnelle, communauté du sentant et du senti, écrit Lévinas pour décrire la proximité sensible des corps, c'est-à-dire la volupté. L'érotisme doit beaucoup à la curiosité, ou plutôt la fascination, pour un corps fait autrement que le nôtre.

Plus profondément, l'érotisme est la promesse de la coïncidence, pourtant impossible sinon charnellement, entre ces deux mondes que sont deux personnes distinctes (voir Le Banquet de Platon et le discours qu'il met dans la bouche d'Aristophane).

Ainsi, l'acte amoureux participe de la profanation. L'érotisme est une joute, où il s'agit d'amener l'autre à sortir de son retrait, à s'exposer. La caresse serait selon Sartre une véritable incantation. Elle invite le partenaire à investir son corps, à être son corps, à s'offrir, non comme pure chair, mais comme chair habitée par une personne, une liberté. Mais, note Michel Leiris, « tenir le sacré » c'est «finalement le détruire en le dépouillant peu à peu de son caractère d'étrangeté».

Toujours dans Le Banquet de Platon, on voit Socrate expliquer que l'érotisme vise plus haut que la communauté et la complémentarité des amants, qu'il fait signe vers le Vrai.

Comme la religion, l'érotisme confronte l'individu à une puissance créatrice qui le dépasse. Moins peut-être Dieu, ou l'Idée du Beau, que la vie, la sexualité au sens biologique du terme, la reproduction.

Sacrée, la sexualité est à la fois effrayante et attirante. Selon Bataille, elle n'est pas tant immorale qu'elle ne suspend la morale individuelle au nom de la vie et de l'espèce. L'érotisme a ceci de commun avec la mort qu'il réfute la fermeture sur soi de l'individu, fermeture à laquelle il doit sa conscience et son moi. La pulsion sexuelle, liée à la reproduction, dépasse l'horizon de l'instinct de conservation. L'individu ne se reproduit pas parce qu'il est mortel, il est mortel afin que la vie puisse se renouveler.


Schopenhauer était frappé par le contraste entre la légèreté et le brillant du marivaudage et le sérieux, tout animal selon lui, de l'acte sexuel. Aussi assimilait-il le jeu érotique à un simple leurre, un piège tendu par la vie elle-même à l'intelligence et à l'individualité des amants. Mais on peut, à l'inverse, remarquer que l'érotisme, qui se soucie peu de la procréation, fait durer le plaisir et le désir quand la pulsion sexuelle, laissée à elle-même, s'épuise vite.

L'érotisme est ainsi profondément humain. En effet, l'espèce humaine se singularise en ce qu'elle ne connaît pas l'alternance animale de l'indifférence sexuelle et du rut. C'est dans cet espace d'indétermination que se développent aussi bien la police des mœurs que le libertinage. Le désir n'est plus tant provoqué par la nature que par l'art de la séduction. Le plaisir s'affranchit de toute légitimation biologique ou sociale et s'affiche avec toute la gratuité et la légèreté du jeu. L'érotisme se confond alors avec tout ce que la culture, l'ingéniosité, ajoutent, ou retranchent, à la sexualité pour en faire un jeu plaisant et désirable. L'amour lui-même semble alors trop contraignant et trop sérieux. Dans le Phèdre, Platon fait dire à l'orateur Lysias qu'il vaut mieux favoriser les entreprises de séduction de ceux qui ne nous aiment pas, car ils sont bien moins importuns et inconséquents que les amoureux. L'érotisme sera simplement une forme de civilisation, comme l'art ou la conversation. Il y a cependant là une tentative un peu dérisoire pour banaliser le plaisir érotique, le penser sur le modèle de la jouissance gustative. L'érotisme n'est-il pas par essence confrontation à un autre corps et à une autre personne, au mystère d'une autre expérience et d'une autre conscience ?

Il y a aussi du défi dans le libertinage, comme le montre la figure de Don Juan. L'individu joue avec le feu, la « corne de taureau » selon l'expression de Michel Leiris, c'est-à-dire les puissances sacrées de la sexualité et de la mort, s'en approche au risque de s'y brûler. Il défie les forces qui menacent son individualité et son indépendance, le mariage, les maladies, l'amour, et se retrouve finalement lui-même, inchangé. Le libertinage voisine dangereusement aussi avec le machisme. Simone de Beauvoir notait en effet que le mâle mammifère se détache de la femelle au moment même où il la féconde. Ainsi « le mâle au moment où il dépasse son individualité s'y enferme à nouveau ». Il est vrai que la contraception et la libéralisation des mœurs permettent également à la femme cette forme de jeu érotique ou pornographique.

 

 

Par Lucie - Publié dans : dictionnaire du sexe
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Mardi 5 mai 2 05 /05 /Mai 07:55

Erotisme : Mot construit sur érotique (« relatif à l’amour physique », du dieu grec de l'amour Éros) par suffixation de -isme.
Attesté depuis le XVIIIe siècle.


1 Propriété de dires, gestes, comportements ou tenues qui suggèrent l’amour physique afin de susciter, accompagner ou augmenter le désir sexuel.
[Ils] s’émoustillaient tout en pérorant d’un érotisme curieusement élégant et cynique. (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, Denoël, 1932)
D'une manière générale, la densification des sentiments familiaux et l'assujettissement indolore de la sexualité qui caractérisent la conjugalité et l'intimité bourgeoises, en se diffusant dans l'ensemble du corps social, aboutissaient à faire de l'érotisme une spécialité. (Alain Corbin, Les filles de noce , 1978)
2 (En particulier) Cette même propriété dans l’art.
Des estampes japonaises d’un érotisme orthodoxe (Roger Peyrefitte, L’enfant de cœur, Albin Michel, 1978, p. 83)
L’érotisme de Sade est un érotisme de rêve, puisqu’il ne se réalise la plupart du temps que dans la fiction. (Jean-Paul Sartre, Les Temps modernes, 1945, p. 597)
3 (Par extension) Propriété de certaines zones corporelles à susciter le désir sexuel.
Un érotisme de la peau dans le même sens qu’un érotisme des organes génitaux. (Georges Politzer, cité dans Écrits, Éditions sociales, 1969, p. 38)
4 (Psychologie) Inclination au plaisir physique lié à certaines parties du corps.
Érotisme anal, bucal, mammaire.


 

Par Lucie - Publié dans : dictionnaire du sexe - Communauté : écriture libertine
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